Nom commun : loutre de mer
Nom scientifique : Enhydra lutris
Classe : mammalien
Ordre : carnivore
Famille : mustélidé
Longévité : jusque à 20 ans
Description
Longueur :-male 1,5m
-femelle un peu plus d’1 m
Poids : -male 45kg
-femelle 23kg
Le pelage : la loutre de mer est d'un brun rougeâtre au noir. Particulièrement dense (140 000 à 170 000 poils par centimètre carré), elle isole l'animal et maintient une couche d'air sous les poils, créant une barrière efficace entre l'eau et la peau. Le pelage comporte des poils longs, brillants, épais et résistants : les jarres. Il comporte aussi des poils courts, très denses, plus fins : la bourre. La loutre enduit ses poils avec la sécrétion de glandes cutanées huileuses, qui les imperméabilisent temporairement, et doit régulièrement être ré appliqué. Le temps passé à imperméabiliser sa fourrure par la loutre de mer est de plusieurs heures par jour.
Le poil imperméabilisé (surtout la bourre), retient de nombreuses bulles d’air qui assurent l’isolation thermique (la peau reste plus ou moins sèche). Chez les jeunes, la quantité d’air est telle que ceux-ci ne peuvent ni plonger ni couler, ce qui est essentiel dans la mesure ou ils ne savent pas nager à la naissance.
Adaptation à la vie aquatique :
· La lèvre supérieure, le nez et le dessus des yeux sont entourés de longues vibrisses (ressemblant aux « moustaches » des chats) qui repèrent les mouvements de l’eau, ce qui permet à l’animal de se diriger et de chasser dans des milieux aquatiques à faible visibilité.
· les yeux, les oreilles et les narines sont situés sur le dessus du crâne, comme chez beaucoup d’animaux aquatiques à respiration aérienne, ce qui permet à la loutre de rester dissimulée dans l’eau tout en respirant et en surveillant les alentours
· Les pattes avant ont des griffes rétractiles, alors que les pattes - nageoires postérieures sont plus longues, largement aplaties et palmées : ce sont surtout ces dernières qui servent à la propulsion
· Les narines et les oreilles se ferment hermétiquement pendant la plongée
Comportement
Les loutres de mer peuvent être solitaires ou vivre en groupes. Ces animaux sont en général plutôt sociaux, et on a relevé en Alaska des groupes comptant jusqu’à 2 000 individus. En Californie, où la population est moins importante, les groupes font plutôt de 10 à 100 individus. Les groupes sont souvent sexuellement séparés, les groupes de mâles étant en général plus importants que ceux des femelles
En surface, les loutres de mer nagent souvent sur le dos. On peut supposer qu’il s’agit d’une adaptation à la vie en eau froide. Cette position permet de maintenir le bout du museau et les pattes hors de l’eau. Ces zones du corps sont en effet dépourvues de fourrure (mais ne représentent qu’1% de la surface corporelle). Les loutres passent en posture ventrale quand elles souhaitent nager plus vite, par exemple en situation de fuite. Elles se reposent sur le dos en s'enroulant dans les frondes géantes du kelp, ce qui leur évite de dériver pendant qu'elles mangent ou pendant leur sommeil
Japon (île de Hokkaidō) à la Californie, en passant par le Kamtchatka, les Aléoutiennes et l'Alaska
Déplacement de chasse : Les données contradictoires concernant les déplacements des loutres de mer suggèrent que ceux-ci (ou leur absence) dépendent de la disponibilité des ressources alimentaires. Elles ne bougent généralement que de 1 à 2 km par jour, et ont des territoires qui peuvent dépasser 5 km²
Habitat : La loutre de mer est un animal plutôt solitaire des eaux côtières. Elle peut passer toute sa vie en mer, sans toutefois s'éloigner de plus d'un kilomètre des côtes. Elle s'abrite aussi parfois de la tempête dans les récifs. Si la loutre préfère les eaux côtières peu profondes, cela tient davantage à son régime alimentaire qu'à sa crainte du grand large
Alimentation
La loutre de mer est carnivore
Elle mange : des crabes, des abalones (petits mollusques), des oursins et du poisson
Reproduction
Il n'y a pas vraiment de saison de reproduction, mais on note des pointes entre mai et juin dans les populations nordiques, et entre janvier et mars dans les populations méridionales
Les mâles ont des partenaires féminines multiples, mais sans vie commune. Les mâles et les femelles se rapprochent pendant les chaleurs de la femelle. Les femelles évitent des mâles en dehors de cette période. Durant la période des chaleurs, les mâles défendent leurs territoires ; il n'y a très rarement des combats réels, la plupart des conflits se réglant par intimidation. Les femelles adultes ont des cicatrices caractéristiques de l'habitude qu'ont les mâles de leur tenir la tête entre leurs mâchoires pendant la reproduction.
Quand les mâles et les femelles se font la cour, ils nagent rapidement et plongent ensemble, le mâle faisant des tire-bouchons dans l'eau. Pendant l'accouplement, le mâle mord la femelle sur la nuque, le cou ou le nez, lui laissant des cicatrices
Gestation : elle est de 4 à 6 mois
Les petits : La gestation finit habituellement par une naissance simple. Les jumeaux sont une rareté, et habituellement seul l'un d'entre eux survit. Les nouveau-nés font 1,5 à 2,3 kg, ont les yeux ouverts et une fourrure déjà épaisse, pour flotter et survivre dans l'eau froide
Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers 5-6 ans. La plupart des femelles sont sexuellement matures vers trois ou quatre ans, parfois même 2 ans
Les prédateurs
Les prédateurs de la loutre sont les orques, les requins, mais aussi certains oiseaux, comme le pygargue (qui s’attaque surtout aux jeunes), voire exceptionnellement des prédateurs terrestres, comme le coyote (quand elles viennent à terre)
Les tempêtes et le manque de nourriture peuvent aussi causer des pertes importantes
Enfin, dans certaines zones, la pollution et les filets des pêcheurs (prises accidentelles) représentent un risque important. On estime que la marée noire de l’Exxon Valdez, en Alaska en 1989, a tué environ 800 à 5 000 loutres (selon les estimations
On a noté aussi une forte mortalité chez les loutres de Californie du fait de maladies infectieuses ou parasitaires favorisées par la pollution
Les sous-espèces
Il y a aujourd’hui 3 sous-espèces reconnues (voir Wilson sur l'histoire de la taxonomie de l'espèce - 1991) :
· La loutre de mer d’Asie (Enhydra lutris lutris ou E. l. gracilis, selon les classifications) est la plus petite. Elle vit sur la côte ouest du Kamtchatka (fédération de Russie) et autour des Îles Kouriles. Elles seraient entre 15 et 20 000 en 2006
· La loutre de mer d’Alaska (Enhydra lutris kenyoni ou E. l. lutris , selon les classifications), vit sur les îles aléoutiennes, sur les côtes de l’Alaska. Des groupes ont été réintroduits en Colombie-Britannique (Canada) et dans l'État de Washington (USA). Elles seraient en 2006 une centaine de milliers, surtout présentes en Alaska. La population des Aléoutiennes semble en forte baisse, et le center for biological diversity a demandé en 2000 un statut de protection renforcé
· La loutre de mer de Californie (Enhydra lutris nereis) est la moins nombreuse. Elle a une taille intermédiaire entre E. l. gracilis et E. l. lutris. À l’origine, on la trouvait sur toutes les côtes du sud-ouest de l’Amérique du Nord. Déjà rare dès 1830, elle était totalement exterminée au début du XXe siècle. Seuls quelques dizaines d’animaux ont survécu près de Carmel en Californie, à mi-chemin entre Los Angeles (au sud) et San Francisco (au nord). Limité à une petite zone autour de Big Sur (Carmel), l'animal s'est progressivement développé jusqu'à coloniser presque tout le territoire entre les deux grandes métropoles californiennes (voir ci-dessus pour une carte de ce développement). Ils seraient en 2006 2 800 animaux sur 400 km de côte
La destruction de la loutre
La chasse :
La population comptait sans doute des centaines de milliers d’individus .Le nombre des sous-espèces est difficile à déterminer, mais il y en a trois aujourd’hui. Eu égard à l’importance de la destruction des populations, il est possible que certaines sous-espèces aient disparues avant d’avoir été décrites .C’est la peaux de loutres, qui intéressèrent vivement les marchands de fourrure. Rappelons qu’avec près de 170 000 poils par cm², la fourrure de loutre de mer est particulièrement dense et soyeuse. Ce fut le début de la grande chasse
Vers la fin du XIXe siècle, la chasse cessa d’être rentable. Les populations de loutre avaient presque totalement disparu. La dernière loutre connue de l'état américain de l'Oregon fut ainsi tuée en 1906Les expéditions de chasse ne pouvaient plus ramener assez de peaux pour se financer. Certains biologistes pensent que vers 1911, il ne restait plus que 1 000 à 2 000 animaux vivants
Le braconnage :
Bien que la chasse de loutre ait été officiellement interdite, et que les animaux soient devenus très difficiles à trouver, des braconniers ont continué à les chasser. Les braconniers japonais étaient ainsi sur le point d'éliminer totalement les loutres restantes dans les îles Aléoutiennes (possession américaine depuis 1867) lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La zone fut militarisée par les deux parties. Du fait de cette militarisation et des dangers liés à l'état de guerre, le braconnage cessa. Un groupe a été identifié au large de Carmel, en Californie en 1938, dans une zone où on pensait que les loutres avaient totalement disparu. Une estimation de 1976 considère qu'il devait y avoir une cinquantaine de survivants de E. lutris nereis vers 1914Une estimation de 1976 considère qu'il devait y avoir une ciUne estimation de 1976 considère qu'il devait y avoir une cinquantaine de survivants de E. lutris nereis vers 1914nquantaine de survivants de E. lutris nereis vers 1914
La sauvegarde de la loutre de mer
Réintroduction : Des opération de réintroduction on étaient mener le long des côtes nord-américaines pour accélérer la recolonisation, en particulier au Sud-est de l'Alaska, dans l’État de Washington (USA) et en Colombie-Britannique (Canada) :
· 89 loutres de mer d’Alaska ont été introduites en plusieurs étapes en Colombie-Britannique en 1969 et 1972. Cette petite population a rapidement augmenté, puisqu’elle atteignait déjà 1 500 individus en 1995
· 59 loutres des Aléoutiennes ont été implantées en 1969 et 1970 dans les eaux de l’État de Washington (USA). Après un démarrage assez lent (100 animaux en 1987), une enquête de 2001 en recensait 555
Certaines réintroductions, ont par contre échoué, ou ont connu des succès partiels
Il y aurait en 2006 environ 100 000 à 150 000 loutres de mer
Protection :
La pression des marchands de fourrure ayant disparu avec l’intérêt commercial de la chasse, la loutre de mer fut protégée en 1911 par le Traité international sur le Phoque à fourrure, ratifié par les États-Unis, la Russie, le Japon et la Grande-Bretagne, à un moment où beaucoup pensaient qu’elle était déjà condamnée.
lien photo http://d0canimo.canalblog.com/albums/loutre_de_mer/index.html
Répartition
Répartition :Elle vie dans le Pacifique Nord, du nord du